
Offensive xénophobe en Charente : deux familles menacées d'expulsion par la préfecture
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Le 27 mai dernier à 18 h, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville d’Angoulême en soutien à deux familles menacées d’expulsion. Les revendications étaient
simples : le relogement en urgence des familles ainsi que leur régularisation administrative. Le rassemblement a été organisé par une association de défense des droits des étrangers (BAOBAB)
ainsi que des représentantes syndicales de l’éducation nationale (SNUIPP et Sud Education). Dans Charente Libre, Élise Moreau du syndicat Snuipp FSU, déclarait que « ce sont des enfants que
l’on a depuis toujours dans nos écoles donc on est très touchés ».
En même temps que la mobilisation se tenait devant les grilles de l’administration, des représentantes de BAOBAB et des organisations syndicales ont été reçues pour une audience à la
préfecture, mais rien n’est sorti de cette réunion. Le préfet de la Charente a ainsi assumé que « ces familles sont en France depuis trop longtemps, elles doivent être expulsées ».
La situation part d’une première famille dont les enfants sont scolarisés à Soyaux. Suite à une demande d’asile rejetée et un placement sous OQTF, le préfet annonce l’expulsion de leur
logement, « alors qu’il s’était engagé auprès du Directeur académique de l’éducation nationale à ne pas les expulser avant la fin de l’année scolaire, pour ne pas impacter la scolarité des
enfants » nous confie Julie, syndicaliste à Sud-Education. L’expulsion a été annoncée pour le 28 mai, laissant quinze jours à la famille pour trouver un logement. La mobilisation du
collectif a permis de trouver un logement d’urgence à la famille pakistanaise, une cagnotte solidaire a réuni en quelques jours plus de 1000 euros pour aider à financer un logement social
pour les mois à venir.
Le collectif de soutien s’est aussi rapproché d’une deuxième famille, également menacée d’expulsion dans les jours à venir. Une mère seule avec six enfants, ayant fui la Tchéchenie à cause
de la guerre et des persécutions, vivant sans aucune prestation sociale, aucun droit, ni asile politique. Ils sont soutenus par le COC, Club de Rugby de Soyaux, qui se mobilise et a organisé
un concert de soutien le 28 mai, à La Couronne. Il y a urgence à réagir, et comme nous dit Julie « on se rend compte que quand il y a de la mobilisation et du soutien, on arrive à débloquer
des situations. »
En effet, le gouvernement est aujourd’hui en ordre de bataille pour faire infuser ses discours racistes et préparer une nouvelle attaque contre les étrangers. Retailleau mène ainsi une
offensive islamophobe avec le rapport complotiste sur les frères musulmans et Gabriel Attal propose d’interdire le port du voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans
De son côté, Darmanin prépare un nouveau saut répressif, en demandant le retour des incarcérations automatiques.
Dans ce même contexte, nous n’oublions pas non plus le meurtre d’Ahloussein Camara, 17 ans, tué par la police à St-Yrieix en Juin 2023. Une marche pour la justice aura lieu la semaine
prochaine.
Face à cette attaque coordonnée, il faut faire bloc et opposer une riposte par en bas, qui prenne appui sur les mobilisations en solidarité avec Aboubakar Cissé et contre l’islamophobie
d’Etat, qui ont réuni environ quinze mille personnes partout en France. Une riposte à laquelle syndicats et autres organisations du mouvement ouvrier doivent jouer un rôle central en
articulant le combat contre l’offensive réactionnaire et les plans austéritaires du gouvernement. Il faut faire front pour obtenir la régularisation de tous les sans-papiers et l’abrogation
de toutes les lois racistes !