« génocide des blancs » en afrique du sud : trump surenchérit dans la propagande suprémaciste

« génocide des blancs » en afrique du sud : trump surenchérit dans la propagande suprémaciste


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Ce mercredi, en pleine rencontre diplomatique avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, Donald Trump a d’abord interrompu les discussions en interpellant son homologue avec des photos


d’un supposé massacre d’agriculteurs blancs sud-africains, avant de diffuser des vidéos prétendant démontrer un « génocide blanc ». Scènes de fuites, articles tronqués, mensongers, photos


tirées de contextes et de pays différents, toute une mise en scène sensationnaliste a été préparée pour piéger le président sud-africain et soutenir un mythe colonial : celui des blancs


persécutés dans un continent noir. Dans la lignée de la notion de « racisme antiblanc », ce mythe suprémaciste permet de justifier les pires attaques réactionnaires et xénophobes envers les


minorités, au nom d’une supposée « guerre de civilisation ». Ces dernières semaines Trump s’intéresse de près à cet élément de propagande raciste. Symbole de cette politique,


l’administration Trump a accueilli officiellement le 12 mai dernier un groupe de 49 Afrikaners présentés comme des « réfugiés » qui fuiraient un régime qui les chasserait et prendrait leurs


terres. Une population, majoritairement blanche, issue de descendants non-anglophones de colons européens, qui ont mis en place et soutenue pour la plupart la colonisation et le régime


d’apartheid sud-africain. En les accueillant Trump veut s’emparer de ce mythe d’un peuple blanc persécuté, qui cachent en réalité un sauvetage de classe. En effet, alors que les Afrikaners


représente 7% de la population sud-africaine, ceux-ci possèdent plus de 70% des terres agricoles du pays. Une concentration des terres agricoles qui constitue un vestige de la colonisation


et de l’apartheid sud-africain. Alors qu’une loi veut timidement réparer cet état de fait, par l’expropriation sans indemnités de certaines terres, celle-ci a provoqué une levée de bouclier


identitaire de l’extrême droite américaine, à l’image de Trump, Musk et d’autres milliardaires pro-Afrikaners. Ces attaques de Trump permettent aussi de déstabiliser et d’influencer la


politique de l’Afrique du Sud, membre des BRICS, mais aussi un interlocuteur stratégique dans la guerre commerciale avec la Chine et l’un des pays qui a porté la question palestinienne au


sein de la Cour Internationale de Justice. Et pour cause, si Trump qualifie de génocide une panique morale d’extrême droite, issue d’un discours raciste des suprémacistes blancs


sud-africains, il est un soutien central d’un véritable génocide, celui qui a cours en Palestine. Face à cette nouvelle attaque suprémaciste dans un contexte de montée de l’extrême-droite à


l’échelle internationale, il est urgent de construire un mouvement anti-impérialiste et internationaliste de grande ampleur pour faire reculer ces idées réactionnaires et mettre fin au


génocide en Palestine.