
Emmanuel Macron élu président de la République : 12 propositions clés sur la tech et le numérique - Numerama
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Alors qu’il était encore candidat d’En Marche pour l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron a présenté en détail jeudi 2 mars le programme politique qu’il a défendu tout au long de
la campagne.
Balayant tous les aspects de la société, le projet porté par l’ex-ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique et nouveau président de la République française inclut évidemment de
multiples propositions sur le numérique et la technologie.
Emmanuel Macron ambitionne de couvrir « en très haut débit l’ensemble du territoire d’ici la fin du quinquennat » pour, dit-il, « ne laisser aucun territoire à la traîne dans la transition
numérique ».
Le président de la République entend en particulier exiger des opérateurs qu’ils apportent la 4G dans les zones blanches afin d’éliminer « les zones sans réseau ». Cet objectif sera atteint
« en doublant le nombre d’antennes mobiles ». « S’ils ne tiennent pas leurs objectifs, les opérateurs pourront être sanctionnés financièrement », prévient-il. Pour les aider, l’Etat pourra
fixer « des conditions économiques favorables sur les redevances d’utilisation des fréquences hertziennes ».
Le réseau n’est toutefois qu’un aspect de la fracture du numérique. C’est pour cela qu’Emmanuel Macron veut une « stratégie d’inclusion à destination de ceux qui rencontrent des difficultés
à utiliser le numérique en développant avec les associations et les collectivités, un réseau d’accompagnement sur le territoire qui proposera du temps de soutien et des formations aux outils
et aux services numériques ».
Emmanuel Macron veut aider les entreprises « à passer le cap du numérique », en particulier les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises. Pour cela, « entrepreneurs et
salariés doivent être formés pour pouvoir choisir et s’approprier les nouveaux outils ».
Dans ce cadre, les entreprises pourront bénéficier « d’un accès privilégié à la formation professionnelle » si elles s’engagent « dans des transformations ambitieuses exigeant de conduire
sur une période de temps limitée une requalification de leurs salariés ».
Au chapitre de l’éducation, Emmanuel Macron compte interdire « l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges ». Une proposition ambitieuse mais non
détaillée dont la mise en œuvre promet d’être compliquée.
« D’ici 2022, 100 % des démarches administratives pourront être effectuées depuis Internet – sauf première délivrance des documents d’identité officiels. Par exemple, il sera possible pour
le citoyen de faire une demande de procuration électorale sans se rendre au commissariat », annonce Macron qui se revendique ni de droite ni de gauche.
Sur le modèle du site impots.gouv.fr, Emmanuel Macron souhaite un espace équivalent pour la justice : « nous créerons un service public numérique de la justice, avec portail unique d’accès.
Les citoyens et leurs avocats y trouveront toutes les informations pratiques et la jurisprudence applicable à leur cas. Ils pourront se pourvoir en justice depuis leur ordinateur,
transmettre une requête, des pièces, ou suivre leur dossier depuis leur smartphone ».
Le leader d’En Marche veut aussi la création d’un « compte citoyen en ligne (site et application) qui rassemblera sur une même interface tous les droits, notamment ceux liés à la santé, à la
trajectoire professionnelle, à la formation, à la situation fiscale, aux droits civiques ». Il s’agit selon lui de faciliter « les relations avec l’administration, et permettra d’avoir plus
facilement l’information », à travers un point unique d’accès.
« Nous créerons sur Internet un nouveau service d’explication de la réglementation pour les entreprises. Un site Internet unique donnera à chaque TPE ou PME les obligations légales et
conventionnelles qu’elle doit respecter en fonction de sa situation. Les réponses fournies en ligne seront valables face à l’administration », poursuit-il.
Emmanuel Macron évoque enfin « les contributions de la multitude des usagers pour améliorer les services existants ou en créer de nouveaux ». Les suggestions de la population doivent
permettre « de fournir de nouveaux services plus simples, plus performants et mieux adaptés aux besoins ».
Estimant que le numérique permet « d’apporter des réponses aux déserts médicaux », celui qui était candidat d’En marche annonce un encouragement au « développement de la télé-médecine et du
numérique dans le domaine de la santé, afin de donner aux médecins la possibilité d’assurer un suivi à distance »
« Ce sera un axe majeur du grand plan d’investissement. Cela permettra, à terme, de faire des économies réelles », estime-t-il.
Emmanuel Macron fait le constat que « le numérique participe à l’exercice de la démocratie », notant par exemple qu’un Français sur deux a déjà signé ou diffusé une pétition en ligne ou
encore que près d’un sur cinq suit le compte Twitter de leur commune ou de leur région.
« Les plateformes de ‘Civic Tech’ déploient des outils numériques pour améliorer le fonctionnement de nos institutions. Elles permettent de passer de la ‘démocratie du vote’ à la ‘démocratie
permanente’. Elles peuvent notamment permettre aux citoyens de participer à la construction des lois, ou d’évaluer en temps réel des politiques publiques », ajoute-t-il, sans toutefois
préciser comment il compte favoriser ce mouvement ou mieux l’intégrer pour la conception législative.
Emmanuel Macron promet la création « d’une banque de données numériques réutilisables » s’il est élu président.
Le président Macron prévoit aussi que « les administrations qui délivrent des licences (par exemple pour les hôtels) devront mettre à disposition leurs données », mais, ajoute-t-il, « dans
le respect de la vie privée et du secret des affaires ».
Évoquant à demi-mot les poids lourds de la Silicon Valley, Emmanuel Macron pense que « des nouvelles startups pourront ainsi s’adresser par exemple à tous les hôteliers pour leur offrir une
alternative aux services existants » et face aux solutions des « géants étrangers ».
Au chapitre économique, Emmanuel Macron développera « l’expérimentation dans le respect des impératifs de sécurité, de protection du consommateur et de loyauté de la concurrence. Pour un
temps limité et dans un cadre fixé par la loi, il sera possible de déroger aux dispositions en vigueur afin de tester de nouvelles solutions ».
Monsieur Macron prévoit aussi un fonds européen de financement en capital-risque doté d’une enveloppe de 5 milliards d’euros « pour accompagner la croissance des startups européennes du
numérique ». « Nous agirons pour un marché unique du numérique en Europe, qui permettra aux entreprises innovantes de disposer des mêmes règles partout dans l’Union européenne », promet-il.
« Nous proposerons la mise en en place d’une agence européenne pour la confiance numérique, chargée de la régulation des grandes plateformes numériques afin d’assurer le respect d’une
concurrence équitable et la protection des droits des utilisateurs », fait savoir Emmanuel Macron.
Il explique que « l’Europe est l’espace pertinent pour développer le potentiel économique du numérique. C’est aussi à cette échelle que nous pouvons réguler la concurrence internationale et
défendre avec lucidité et souveraineté, comme le font les autres grandes puissances, nos intérêts économiques et industriels dans la mondialisation ».
L’ex-ministre souhaite définir « une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle dont le développement va avoir de profonds impacts sur une série de secteurs. Les chercheurs
français sont bien armés pour y jouer un rôle majeur. La première étape sera d’évaluer ses usages potentiels et ses enjeux pour le travail et l’emploi de demain ».
« Nous adopterons un cadre fiscal qui encourage l’investissement dans l’innovation, notamment en instaurant un prélèvement forfaitaire unique sur l’ensemble des revenus tirés du capital
mobilier et en remplaçant l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière », ajoute-t-il.
« Nous créerons un Fonds pour l’industrie et l’innovation. Doté de 10 milliards d’euros issus des actions d’entreprises possédées de manière minoritaire par l’État, il servira à financer
l’industrie du futur », annonce-t-il.
« Nous renégocierons avec les Etats-Unis le Privacy Shield, le cadre de protection des données, d’ici 2018, afin de garantir réellement la préservation des données personnelles de tous les
Européens », prévient le leader d’En Marche.
Il souhaite aussi créer « les instruments d’une transparence sur l’usage des données privées par les acteurs du numérique. Chacun pourra ainsi savoir ce que deviennent les données qu’il
produit en utilisant telle ou telle plateforme ».
Sur le chapitre de la fiscalité, Emmanuel Macron veut porter une action au niveau européen « pour une taxe sur le chiffre d’affaires réalisé dans nos pays pour des prestations de service
électronique ». « Cela éliminera ainsi les montages consistant à rapatrier les profits dans des paradis fiscaux », estime-t-il. « La lutte contre l’optimisation fiscale [des grands groupes
de l’Internet, ndlr] sera une priorité de notre action européenne », détaille le programme.
« Nous lutterons contre les arrangements fiscaux entre États et entreprises multinationales. Ils faussent la concurrence en Europe, comme celui entre Apple et l’Irlande qui a été sanctionné.
La France se montrera exemplaire en ce domaine », promet Emmanuel Macron.
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