
Information en continu : les chaînes en font-elles trop ? | la revue des médias
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Lorsque survient un événement, tel que l’attentat contre Charlie Hebdo et ses suites, les chaînes de télévision nous fascinent inévitablement. Les ressorts de cette attraction interrogent
aussi bien l’éthique que l’information.
Les critiques faites aux médias depuis les attentats commis contre Charlie et contre les clients de l’Hyper Cacher ne peuvent venir à bout de ce constat : toutes les chaînes, et
singulièrement celles d’information en continu, ont vu leurs audiences exploser pendant cette période. Le vendredi pendant lequel se sont déroulés les assauts de Dammartin et de la porte de
Vincennes, BFM TV a rassemblé 13,3 % du public sur la journée, se classant juste derrière TF1 et France 2. Certes, la quantité de téléspectateurs n’a jamais été une donnée suffisante pour
juger de la qualité d’un programme et il serait hasardeux d’en tirer que les chaînes ont été exemplaires dans la façon dont elles ont traité les événements. Elles ont fait des erreurs et,
même des fautes, qui ont été recensées, commentées et sur lesquelles je vais revenir dans cet article, mais, plutôt que de tomber dans une critique manichéenne des médias, opposant les
méchantes chaînes aux gentils téléspectateurs, il faut partir de ce fait indéniable : nous ne pouvons nous décrocher de l’écran quand une chaîne casse sa programmation avec la promesse de
nous faire vivre en direct un événement historique.
Chacun d’entre nous fait cette expérience quotidienne, en lisant un roman, en voyant un film ou en suivant une série, de ce sentiment contradictoire qui nous pousse à savoir la suite ou la
fin tout en savourant ces moments où tout est possible et où l’intrigue nous suspend à un hypothétique avenir. Le narratologue Raphaël Baroni a fort bien analysé cette « tension narrative »,
qui nous donne envie de sauter des pages, d’avancer en accéléré ou de sauter au chapitre suivant. « Si le récit […] a bien fondamentalement quelque chose à voir avec la manière dont nous
éprouvons le temps, écrit-il, cette profondeur temporelle n’apparaît jamais avec autant d’éclat que dans l’incertitude anticipatrice qu’éprouve l’interprète (le lecteur) durant l’expérience
esthétique, dans ce suspense ou cette curiosité qui font la force des intrigues fictionnelles »1.
Le 7 janvier 2015, la nouvelle de l'attaque contre Charlie Hebdo se répand sur les réseaux sociaux. Rapidement, la sidération s'empare des plateformes, notamment Twitter, Facebook et
Instagram, et modifie la nature et la forme des échanges. Retour sur ce phénomène avec Joël Gombin.
Peu après l’attaque contre Charlie Hebdo, l’émotion gagne les réseaux sociaux. Un hashtag s’impose : #Jesuischarlie, suivi peu après par un autre, #Jenesuispascharlie. Utilisé par un plus
faible nombre d’utilisateurs, il suscite de vives tensions. Quel en était vraiment le sens ? Entretien avec le chercheur Romain Badouard.
Les chaînes de télévision françaises ont traité avec la même intensité les attentats de janvier et ceux de novembre 2015. En revanche, la façon dont elles ont couvert ces attaques a évolué
entre les deux périodes et des choix différents ont été faits pour les traiter.
Retour sur l'histoire de Charlie Hebdo à travers les archives vidéos de l'INA, en hommage aux victimes de l'attentat qui a visé l'hebdomadaire satirique.
Comment les twittos francophones ont-ils parlé de l’attentat contre Charlie Hebdo ?
Comment les journaux français se sont-ils positionnés vis à vis de Charlie Hebdo à partir de 2006, date à laquelle il publia les caricatures parues dans le journal danois Jyllands Posten ?
Quel positionnement ont adopté, pour leur part, les journaux anglo-saxons ?
La presse nationale et internationale réagit à l’attentat contre Charlie Hebdo