Guerre en ukraine : moscou annonce un cessez-le-feu à marioupol pour évacuer des civils - ici

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Au 35e jour de l'invasion russe en Ukraine, la Russie a annoncé mercredi soir un cessez-le feu à Marioupol pour évacuer des civils dans la journée de jeudi. La barre des 4 millions de


réfugiés a été franchie selon le Haut commissariat aux réfugiés. Au lendemain des pourparlers de paix qui se sont tenus mardi à Istanbul en Turquie, l'Ukraine et ses alliés occidentaux


sont sceptiques sur les annonces russes. Les forces armées de Vladimir Poutine ont déclaré leur intention de _"réduire"_ leur activité militaire en direction de Kiev et du nord du


pays. La Russie a annoncé un cessez-le-feu jeudi pour évacuer des civils. Ce qu'il faut retenir ce mercredi, au 35e jour de guerre. L'ESSENTIEL * Moscou annonce un _"régime de


silence"_ soit un cessez-le-feu local à partir de jeudi 10 heures pour évacuer des civils. * Au moins 200 morts à Irpin, la ville de Tcherniguiv (nord) bombardée * La barre des 4


millions de réfugiés ukrainiens a été franchie * Scepticisme de Paris et autres alliés occidentaux après les annonces russes de réduire leur activité militaire en Ukraine * À écouter : le


podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine LA SITUATION SUR LE FRONT MILITAIRE CESSEZ-LE FEU À MARIOUPOL  Tard dans la soirée mercredi, le ministère russe de la Défense a


annoncé l'instauration d'un _"régime de silence"_, soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures jeudi (7 heures GMT) à Marioupol afin d'évacuer des civils.


Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère. _"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous


proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge"_, a ajouté le


ministère dans un communiqué. A Marioupol, port stratégique assiégé par les forces russes, un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes


selon une responsable ukrainienne ce mercredi. Le bilan des éventuelles victimes n'est pour l'heure pas connu. _"Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à


Marioupol"_, a écrit sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.  La ville est la cible de "_beaucoup de combats intenses_"


selon un responsable américain, mais avec des missiles à longue portée car l'armée russe _"n'a pas été en mesure de prendre Marioupol_". "_Nous sommes dans des


attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations_", des bombardements d'écoles, a déclaré mardi la secrétaire générale de l'ONG Agnès Callamard,


accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un "_piège mortel_".  AU MOINS 200 MORTS À IRPIN, "LA MOITIÉ DE LA VILLE DÉTRUITE" Le


maire de la ville d'Irpin, située en banlieue nord-ouest de la capitale Kiev, estime ce mercredi qu'au moins 200 habitants sont morts depuis le début de l'invasion russe. Mais


le bilan pourrait encore s'alourdir selon Oleksandre Markouchine qui indique que _"de nombreuses personnes se trouvent encore sous les décombres, c'est sûr. (...) Nous


cherchons encore dans les sous-sols"._ Selon lui, "la moitié de la ville est détruite". Lundi, les Ukrainiens ont annoncé avoir repris le contrôle d'Irpin qui était aux


mains des Russes depuis fin février.  TCHERNIGUIV "BOMBARDÉE TOUTE LA NUIT" Le gouverneur de la région de Tcherniguiv (nord de l'Ukraine) a indiqué que la ville a été


"_bombardée toute la nuit_" de mardi à mercredi, malgré les promesses russes de réduire "radicalement" l'activité militaire dans cette zone. Le gouverneur a précisé


que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.  Cette ville, qui comptait 280.000 habitants avant la guerre, est


"_sans communications et on ne peut plus les réparer_", a-t-il ajouté à la télévision, évoquant également des frappes sur Nijyne, dans la même région. "_La situation ne change


pas, Tcherniguiv fait l'objet de bombardements d'artillerie et aériens_", a indiqué le gouverneur. Après Marioupol dans le sud, Tcherniguiv est la ville la plus durement


frappée par les bombardements depuis le début de la guerre lancée par Moscou le 24 février. Le maire de la ville, Vladyslav Atrochenko, a indiqué mardi que 350 personnes avaient été tuées à


Tcherniguiv depuis plus d'un mois et plus de 400 autres blessées, la plupart d'entre eux étant des civils.  A Kiev, la capitale, plusieurs missiles ont été abattus dans la nuit de


mardi à mercredi par la défense anti-aérienne, selon Vadym Denysenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur. "_Certaines unités et équipements (russes) sortent en


direction du territoire bélarusse. Cela ressemble à des rotations (...), plus qu'à une véritable pause dans les hostilités_", a estimé le responsable. LA SITUATION DIPLOMATIQUE ET


LES RÉACTIONS INTERNATIONALES RIEN DE "PROMETTEUR" NI DE "PERCÉE" DANS LES POURPARLERS, SELON MOSCOU Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a douché les


espoirs de progrès décisifs dans les négociations en déclarant que les pourparlers avec l'Ukraine n'avaient donné lieu à rien de "_très prometteur_" ni à aucune


"_percée_". _"Il y beaucoup de travail à accomplir_", a-t-il ajouté. DES "SIGNAUX POSITIFS" POUR ZELENSKY À L'ISSUE DES POURPARLERS DE PAIX Après les


pourparlers de paix entre ukrainiens et russes qui se sont tenus mardi à Istanbul en Turquie, le président Volodymyr Zelensky a déclaré avoir vu des "_signaux positifs_", même


s'ils "_ne font pas oublier les explosions ou les obus russes_". La prudence et la vigilance restent de mise au sein de l'état-major ukrainien après environ cinq semaines


de guerre, des milliers de victimes et des millions de réfugiés. Alors que la Russie a déclaré "_réduire_" son activité militaire en Ukraine, notamment en direction de Kiev et


dans le nord du pays, le scepticisme domine.  "_Le soi-disant retrait des troupes est probablement une rotation d'unités individuelles, qui vise à tromper le commandement militaire


des forces armées ukrainiennes_", a souligné le président Zelensky. Les sirènes d'alerte ont été entendues à plusieurs reprises dans la nuit de mardi à mercredi à Kiev mais aussi


autour de la ville, signe de l'inquiétude qui règne toujours dans la capitale ukrainienne après les annonces des forces russes. SCEPTICISME DE WASHINGTON ET DES ALLIÉS OCCIDENTAUX Le


ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a eu un discours plutôt pessimiste concernant les négociations sur France 24. _"La guerre continue. Pour l'instant il n'y a


à ma connaissance ni percée ni nouveauté",_ a souligné Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information en continu France 24. Même son de cloche du côté des Etats-Unis. A


l'issue des pourparlers, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait "_réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et


Tcherniguiv_", dans le nord du pays. Mais pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agit que d'un "_repositionnement_" et non


d'un "_vrai retrait_".  "_Il est très probable que la Russie cherche à transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) du Donetsk et de


Lougansk à l'est_", a jugé de son côté le ministère britannique de la Défense sur son compte Twitter. Ce qu'a confirmé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. La


Russie a atteint son "_objectif_" : "_le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l'attention


et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass_". "_On va juger les actes, pas les annonces_", a réagi Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère de


l’Europe et des Affaires étrangères. "_Il faut être très prudent sur l'évaluation que nous faisons des avancées de la négociation (…) On a vu par le passé plusieurs rounds qui


n'ont donné aucun résultat_", a-t-elle souligné. UN TERRITOIRE DU CAUCASE VEUT REJOINDRE LA RUSSIE Le chef de l'Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait


sécession de la Géorgie, a affirmé ce mercredi envisager d'organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie. _ "Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis


au peuple et faire en sorte que le peuple s'exprime sur la possibilité de rejoindre la Fédération de Russie"_, a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision


russe. Il assure que rejoindre la Russie est un _"rêve séculaire"_ du peuple ossète. LA SITUATION HUMANITAIRE ET LA SOLIDARITÉ AVEC LES UKRAINIENS LA BARRE DES 4 MILLIONS DE


RÉFUGIÉS FRANCHIE Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), la barre des 4 millions de personnes ayant fui l'Ukraine a été franchie. Au total, 4.019.287 ukrainiens -essentiellement


des femmes et des enfants- ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3


millions de ces personnes. _"Le nombre de réfugiés d'Ukraine a maintenant atteint 4 millions, 5 semaines après le début de l'attaque russe"_, a tweeté Filippo Grandi, le


patron du HCR. REPRISE DES ÉVACUATIONS PAR LES COULOIRS HUMANITAIRES La vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a annoncé une reprise des évacuations des civils via trois


couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol. Lundi, les évacuations avaient été suspendues par crainte de "_provocations_" russes.