
Rentrée de la e-santé - retour sur la première édition
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L’ANS renoue avec son évènement annuel de rentrée, toujours sous son postulat de réflexion, de projection et de co-construction. Pour cette rentrée de la e-santé 2021, nous avons élaboré un
programme riche, nourri des enjeux actuels, et avons sollicité des intervenants de tout l’écosystème pour échanger sur les grandes thématiques du numérique en santé. Rythmé par des
animateurs de talent, Charlotte Savreux et Lionel Reichardt, l’évènement s’est tenu ce mercredi 29 septembre à la Fabrique Evènementielle (Paris 10). Plus de 1 000 personnes étaient au
rendez-vous. Le format dynamique articulé selon un enchaînement de tables rondes et de binômes avait pour ambition de saisir l’essence même des concepts de la e-santé en un temps limité et
en faisant intervenir des acteurs clés du secteur.
Les tables rondes ont convié tour à tour 4 experts de l’écosystème afin d’ouvrir le dialogue et d’apporter leurs points de vue sur les grands enjeux de la e-santé. Le système de binôme, lui,
a été pensé pour animer un dialogue entre un expert de l’ANS et un retour d’expérience, afin d’illustrer les complémentarités entre ces 2 types d’acteurs et leurs actions conjointes dans
les projets structurants du numérique en santé.
L’impulsion de cet évènement a aussi été donnée par le contexte particulier de refonte du conseil d’administration de l’ANS. L’occasion également de présenter notre nouvelle organisation car
celle-ci s’est construite autour des enjeux du numérique en santé, notamment pour répondre aux demandes du terrain, et pour territorialiser encore d’avantage l’offre e-santé. Le message que
nous avons également voulu transmettre est celui d’un accompagnement à tous les étages et d’un flux d’informations non seulement descendant mais aussi, ascendant, du terrain vers les
instances de la gouvernance. Ainsi, en guise de conclusion, les membres du CODIR ont-ils pu tour à tour présenter la raison d’être de chaque nouvelle direction et la transversalité de leurs
missions.
Retrouvez ci-après la vidéo de la première partie de la rentrée de la e-santé :
Lancé en juillet 2019, le Ségur du numérique en santé a pour ambition de rattraper le retard des services socles en accélérant leur développement et en investissant, à hauteur de 2 milliards
d’euros, dans les secteurs sanitaire et médico-social. Le programme Ségur s’opère sur la base de financements innovants à la fois à l’équipement et à l’usage, et d’obligations assignées aux
acteurs concernés, avec une segmentation en 6 couloirs. En réponse à cette stratégie, l’ANS se mobilise en continu, de concert avec les organismes régionaux référents sur la constitution de
référentiels (Dossiers de Spécification de Référencement), de solutions de financements à l’équipement, ainsi que sur la mise en place de guichets et de parcours d’accompagnement. Pour les
adhérents du SNITEM, l’impact du Ségur est fort. D’abord pour les entreprises créatrices de dispositifs médicaux autour du numérique. Ensuite pour les « numérique natifs », les éditeurs de
logiciels qui sont des dispositifs médicaux. C’est pour ces acteurs et bien d’autres que la feuille de route a délimité ses règles claires, opposables et qui doivent être respectées par
tous.
Projet de la feuille de route, l’INS est obligatoire depuis janvier 2021. En effet, il est important d’avoir une identité unique et pérenne au cours de l’échange de données et d’éviter les
risques liés à l’identification, surtout quand l’identité est complexe. Pour cela l’INS utilise une série de traits d’identité (matricule INS, date de naissance, numéro…) et devient
l’identité pivot de Mon espace santé. C’est par un enchaînement d’étapes déterminantes que l’INS s’est peu à peu imposée : de l’instauration du cadre juridique à la mobilisation des
utilisateurs, en passant par l’identito-vigilance et les évolutions techniques, le parcours est dense pour atteindre l’ambition d’une utilisation généralisée.
L’interopérabilité pourrait se symboliser par deux logiciels qui parlent le même langage et qui peuvent donc échanger des données et produire des services à valeur ajoutée métier. Pour cela
il faut créer des standards pour les interfaces en partant du métier, du cas d’usage pour que les industriels les implémentent ensuite. Et c’est l’ANS qui fournit les outils d’implémentation
et de tests, par le biais des Projectathons notamment, des sessions de test de conformité de courte durée. Parce qu’il n’y a pas de numérique en santé sans données et pas de données sans
interopérabilité !
Le secteur médico-social est l’une des cibles principales du Ségur du numérique en santé, d’autant que ce secteur, riche de 46 000 établissements, éprouve un profond retard en termes
d’informatisation et de numérisation de ses services. C’est ce qui a fait naître la volonté de consacrer 600 millions d’euros au secteur médico-social. Le programme ESMS numérique, porté par
la CNSA, prendra part à l’évolution du numérique au sein des établissements médico-sociaux, par l’instauration d’outils communicants, modernes et interopérables, d’ores et déjà diffusés
dans pléthores de structures. Un projet qui interagit aussi avec la mission de l’Union-ADMR, dont les engagements principaux sont d’équiper les aides à domicile de solutions mobiles, avec
accès à diverses informations et services (détail de la mission de soin, tutos…), proposer des formations en e-learning ou encore administrer des espaces clients. Mais également avec la
société ANTHROP, lauréat du programme Structure 3.0 et conceptrice de Barnabé, un assistant vocal à domicile offrant une large gamme de services à la fois médicaux et de divertissement, dans
un objectif dual de confort et de sécurité pour les personnes âgées et pour promouvoir le « bien vieillir ». Autre corollaire de l’assistant vocal : engendrer un flux de données ascendant,
du patient vers le haut.
Dans un contexte de numérisation active, la cybersécurité est devenue un incontournable. D’autant que la menace s’est accélérée depuis le début de la pandémie. Mail de fishing, hameçonnage…
Sont d’autant de cyber-menaces auxquelles se heurtent les établissements de santé. C’est pour améliorer la résilience de ces structures que les organismes référents se sont concertés pour
multiplier les actions de sensibilisation, intensifier la veille sur la menace et perfectionner les solutions de remédiations, avec comme acteur central, le CERT-santé. Pour illustrer
l’ampleur du risque par des données chiffrées : entre 2015 et 2020, le nombre de vulnérabilités a été multiplié par 3 et en parallèle de cela, le volume de données double en moyenne tous les
73 jours.
Après plusieurs tentatives de conceptions infructueuses de messageries universelles, MSSanté a abouti pour répondre à une nécessité de sécurité et de confidentialité des données échangées
entre professionnels de santé et avec les patients. Rendue obligatoire dans les établissements de santé depuis 2014, on retrouve actuellement MSSanté dans 73% d’entre eux et le nombre de
données échangées par ce biais a dépassé les 10 millions. C’est un progrès bienvenu pour cet outil d’une utilité multiple : pour demander un avis complémentaire à un confrère, recevoir des
résultats en biologie médicale ou encore envoyer la photo d’une plaie à un expert…
L’objectif de cette table ronde était de réunir des acteurs régionaux et de terrain afin de discuter de leur rapport individuel au numérique en santé. L’un de ces acteurs terrain, c’est la
société DOCNCO, qui a élaboré un canal sécurisé unique pour les professionnels de santé. Un dispositif pour diffuser des « solutions qui viennent d’en bas » qui révèle l’importance de casser
les silos et de la proximité géographique. Comme le précepte « Think global, act local » le résume, il s’agit d’appréhender par le local et de retransmettre au client pour promouvoir une «
santé humaniste », qui répond au mieux aux besoins ressentis. Dans cette logique, les GRADeS (Groupement Régional d’Appui au développement de la e-santé) et notamment ceux que l’on appelle
les « animateurs de territoires » se mobilisent comme courroie de transmission entre l’ANS et les professionnels de santé en région. C’est ce qui a motivé le choix d’intégrer les ARS et les
GRADeS au conseil d’administration de l’ANS. L’écoute du terrain passera aussi par la constitution d’un cercle des professionnels de santé pour rassembler les ordres de professionnels et les
professionnels de terrain eux-mêmes afin d’exhorter les besoins « d’en bas ». La dimension européenne de la e-santé a également été évoquée. Bien que la santé ne soit en général pas une
prérogative européenne, le cadre de santé préexistant a été la base solide d’une action européenne pendant la crise Covid. En effet, l’Europe a su se mobiliser pour répondre aux demandes
citoyennes (comme le retour à la mobilité) et la e-santé a pu trouver sa place au cœur du discours politique.
Outil geste barrière compatible idéal, la télémédecine a explosé pendant la crise sanitaire : 75 000 téléconsultations en 2019 contre 19 millions de téléconsultations prises en charge par
l’Assurance Maladie en 2020. L’objectif étant ainsi de normaliser l’usage de la télésanté, d’en faire une modalité de soin comme une autre. Il y a 2 axes à prendre en compte dans la
télésanté : l’échange interpersonnel à distance et l’échange dématérialisé des données de santé, le tout dans le respect des référentiels, des obligations de confidentialité, de sécurité et
de confiance. Ainsi, en France, la télésanté peut se tarir de présenter un taux d’acceptabilité remarquable puisqu’il atteint les 80%, un record parmi les pays européens. L’objectif à long
terme est de rendre la télésanté accessible à tous ceux qui en expriment le besoin. Déjà deux référentiels ont été produits pour le télésoin et la télésanté, nous attendons un 3ème
référentiel pour la télésurveillance d’ici 2022.
Créée dans les années 90, la CPS a peu à peu évolué en e-CPS pour devenir accessible en mobilité et fluidifier l’acte de soin. En effet, couplée au dispositif Pro Santé Connect, la e-CPS
permet aux professionnels de santé d’accéder à leur identité médicale où qu’ils soient.
Déjà tant de progrès dans la e-santé : e-CPS, INS, éthique, MSSanté, serveur multi-terminologies, G_NIUS... Depuis 2019, l’ANS s’est très largement investie dans la constitution d’une
gouvernance élargie vers l’extérieur, comme l’ont démontré les différents Comités ou le Tour de France la e-santé, tout en essayant de relever un défi de coordination dans son organisation
interne. Ainsi la gouvernance s’est refondue notamment autour d’une intégration des régions et du binôme intelligent entre l’ANS et la DNS en effaçant toujours plus les frontières entre les
parties opérationnelle et stratégique. Quant à lui, le PariSanté Campus tiendra une place de choix au cœur de la recherche et de l’innovation en e-santé en France, selon 3 axes : fédérateur,
catalyseur et accélérateur. Ce chantier de grande envergure, dans lequel l’ANS est un membre fondateur, accueillera un public varié (chercheurs, soignants, étudiants, entrepreneurs) et
permettra au numérique en santé de devenir de plus en plus visible et accessible aux citoyens. Dans un objectif similaire, le Health Data Hub, un guichet d’accès à un patrimoine historique
de données médico-économiques du SNDS ambitionne de constituer des bases de données scientifiquement solides à destination d’un public spécifique. Mais rappelons que l’ANS travaille
étroitement avec tous les acteurs de l’écosystème, de la mise en œuvre de référencement pour les éditeurs, au déploiement auprès des industriels, avec les régions ou avec les professionnels
de santé directement. Et depuis 2016, l’ANS se mobilise également sur les projets européens et notamment sur le développement des usages et sur l’accès généralisé aux synthèses médicales des
patients d’origine européenne.
Merci à tous pour votre participation. Les équipes de l'Agence du Numérique en Santé vous donnent d'ores et déjà rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle édition de la Rentrée de la
e-santé !