
Une « année blanche » pour réduire le déficit budgétaire
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Quarante milliards d’euros à économiser, et vite. C’est l’objectif colossal que s’est fixé François Bayrou pour redresser les comptes publics, avec un cap fixé au 14 juillet par Matignon.
Comment y parvenir avec une majorité introuvable à l’Assemblée ? Le concept « d’année blanche » commence à percer.
40 milliards ! C’est « l’Himalaya » que nous promet François Bayrou en termes de réduction du déficit budgétaire, avec effet quasi immédiat, puisque le Premier ministre s’est imposé la date
du 14 juillet pour présenter son plan. Il est à noter que jamais un tel effort n’a été consenti en France. Par exemple, sur la seule année 2024, l’augmentation de la dépense publique a
dépassé 60 milliards d’euros… Comment faire avec un gouvernement minoritaire ? Au moins peut-il compter avec un indice favorable : presque deux Français sur trois (63 %) considèrent
désormais que « faire baisser le déficit public serait positif pour le bon fonctionnement de notre économie » (lire p. 33).
D’abord tordons le cou à une vieille idée reçue, le recours à la « TVA sociale ». Non qu’elle soit inefficace, même si elle est critiquée par les tenants d’une fiscalité impérativement
redistributrice. C’est justement parce qu’il s’agit d’un schéma facile qu’il ne faut pas l’utiliser pour boucher les expédients, mais pour entreprendre le grand basculement de cotisations
sociales reposant trop sur le travail vers leur financement par la consommation. Mais pour qu’il soit réalisé dans la plus grande justice, il doit être exécuté à l’euro près, sans que l’Etat
prélève sa dîme. Bien sûr, des tas d’autres idées sont bonnes à prendre, du côté des dépenses (niches fiscales estimées improductives) comme des recettes (abattement de 10 % pour les
retraités), mais sont impossibles à mettre en œuvre, sous peine de censure immédiate.
Reste donc un concept, qui commence à percer : celui d’« année blanche », avec un gel de toutes les dépenses sur celles de l’année précédente, y compris celles habituellement revalorisées
par l’inflation (prestations sociales, retraites, dotations aux collectivités locales…). Summum du non-choix, cette option ne peut être qu’une solution d’attente… qui peut cependant
rapporter de 20 à 30 milliards chaque année, avec une inflation de 1,5 %.
Elle convient parfaitement à la situation présente de la France : un gouvernement sans majorité, une prise de conscience de l’opinion publique, et des décisions à prendre pour rassurer les
observateurs internationaux (agences de notation) qui n’auront pas tous la patience de Standard & Poor’s le 30 mai.
Un pays l’a expérimentée avec succès : l’Argentine. Bien sûr, les deux situations financières sont incomparables, mais le libéral Javier Milei était dans la même situation que François
Bayrou : fortement minoritaire dans les deux assemblées, « l’année blanche » était une de ses armes pour atteindre l’équilibre budgétaire promis au Fonds monétaire international. Il y est
arrivé, et est devenu le chef de l’Etat qui bénéficie aujourd’hui du plus gros crédit du FMI. La France n’en est pas à quémander cette aide, mais le choix argentin permettrait de ne pas
gâcher les deux Budgets qui restent d’ici à 2027.
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